Clément Baeyens, peintre autodidacte né à Nantes en 1952.
La peinture se présente à lui dans son enfance, elle a les traits d’une grand-mère maternelle. Une femme d’origine flamande qui étire sa vie sur la terre angevine, et l’occupe en semant sur ses chemisiers de ravissantes brodures, des papillons, des oiseaux des fleurs. Et puis il y a aussi le temps qu’elle consacre avec ses couleurs, les sujets sont divers parfois sombres ou colorés mais toujours très bavards. On trouve sur les murs de cette ancienne antiquaire de jolis tableaux, et au-dessus d’une commode marbrée, un panache de fleurs hollandais encadré oh merveille par deux petits Corot.
Et c’est dans cet univers feutré qu’il emprunte silencieusement à son premier maître le goût parfois âpre de la peinture.
Au Havre, dans cette ville où Boudin vécu, il découvre le pointillisme. Le sien, en mettant une gouache à sécher au soleil sur le rebord d’une fenêtre. Une fine pluie fera le reste.
Ecole Jean Macé ; le Havre –
Dans une classe sombre qui ouvre ses fenêtres sur un temps couvert, gris, nostalgique.
Petit concours pour obtenir une bourse pour les beaux arts. Il se projette sur la feuille de papier. Un chemin aussi gris que l’extérieur, bordé d’un talus vertigineux, où se dressent des poteaux où s’accrochent les fils électriques ; et tout cela fuyant vers l’inconnu.
Echec qui accompagne très bien son incertitude.
Etretat lieu magique où de nombreux peintres posèrent leur chevalet, et où il passe une partie de son enfance. C’est dans cette petite ville qu’il rencontre le peintre Jean Carzou par l’intermédiaire d’un de ses compatriotes – L’écrivain Vahé Katcha.
Il s’adonne à la sculpture, sur des maillets en bois que lui fournit un ami ferrailleur. Grimaces Africaines, soulignés par de profonds cernes noirs. Grimaçant quand il leurs impose des masques de clous
GO au Club méditerranée, il participe à la fabrication et à la décoration de nombreux décors pour les spectacles.
Peinture pour des panneaux publicitaires. Paris et province.
Le travail de Clément Baeyens est un vagabondage dans l’intemporel, une cueillette d’idées d’images choisies. Si la spontanéité évite l’écueil d’une peinture mathématique, La mise en place d’un travail demande souvent de la réflexion. Certaines toiles sont un assemblage, un croisement, de style, d’époque, d’application – c’est un patchwork un tissage pictural.
Il établit une relation avec l’œuvre, un sentiment sincère, plus durable qu’une émotion furtive. L’éphémère est parfois trompeur. Fuir l’œil mathématique. Embrasser la main intuitive – cette main qui trahit si souvent l’œil qui est le maître.
Peindre c’est aussi exposé une idée à la lumière. L’important ce n’est pas ce que l’on peint, le sujet par lui-même ; mais principalement comment on le peint, comment traduire cette idée et l’appliquée. Peindre c’est un peu regarder ses pensées, se pencher sur soi même – se montrer aux autres – exposer un sentiment, lequel ?
Le vagabondage visuel est une éducation sans pareil pour qui se nourrit de tous les sujets qui poussent abondamment comme les fleurs dans un pré au printemps.
C’est la synthèse d’une communion entre l’art et la vie.
Plusieurs expositions en province. Et vente de son travail dans les ateliers.